[JAZZ WAVE – EP012] – Space 8

Nous y voila, comme je vous l’ai mollement annoncé dans l’article précédent, voici la dernière revue de cette première vague sur le jazz.

Durant toute cette vague vous avez compris que mon amour pour le jazz se porte autant sur du “”””classique””””” (cf ma revue précédente) que sur le jazz parfaitement exotique et qui sort tellement des sentiers battus que les puristes en blazer vous diraient que “pff non mais c’est même plus du jazz”.

Alors aujourd’hui finissons cette vague en finissant les puristes, en parlant d’une artiste qui est au jazz ce que Brian Eno est au rock’n roll : Nala Sinephro.

Nala est une belgo-martiniquaise basée à Londres (donc c’est un oui) qui à moins de 30 ans a réussi à se faire un nom dans un monde plus qu’hostile qu’est celui du jazz. Sinephro est d’abord une harpiste, mais qui imprégnée par la nouvelle scène jazz mélangée avec toute l’effervescence électronique de Londres va forger ses influences pour nous pondre un album justement à la croisée du jazz et de l’ambient. Oui encore l’ambient, et non c’est pas fini.

Cet album, qui s’appelle Space 1.8, parce que les morceaux vont de 1 à 8, ne posez pas plus de question, va progressivement nous amener vers pour moi le joyaux de cet album, objet de la revue d’aujourd’hui, le dernier morceau : Space 8 (oui le dernier morceau d’un album qui s’appelle Space 1.8, on a dit pas de question). L’album est sorti en 2021 sur le label Warp Records. Ce n’est pas anodin, un album de jazz qui sort sur un des labels les plus mythiques de la musique, qui signe Aphex Twin ET une jeune harpiste inconnue ? Ca ne pouvait pas être une mauvaise surprise. Et quelle surprise…

Quand on écoute l’album, en entier de surcroît, on arrive après un voyage cosmique au confin du jazz et des textures sonores apaisantes, sur le morceau Space 8. On se rend compte d’abord que le morceau fait 17 minutes, ce qui représente environ ⅔ de l’album, comme si le début de Space 1.8 était l’entraînement qui permettait la performance (ca ne l’est pas calmez vous). Le morceau commence par des nappes, des synthés qui ressemblent à la musique que j’entends quand je commence à m’endormir et que je sombre dans un rêve agréable. Des notes de harpes se font entendre, et puis des sons de cuivres un peu synthétiques, noyés dans de la réverb. Ce rêve éveillé pourrait durer des heures, il dure 11 minutes, mais à 11min51 il se passe quelque chose, des arpèges de notes cuivrées se répètent, en boucle, comme un thème ? Comme un riff ? Peu importe ?

Si tout le début du morceau est un rêve lucide, ce thème répétitif rend toute la fin de Space 8 encore plus envoûtante, jamais redondante, la quiétude et l’émerveillement finissent le panel d’émotions qu’on ressent à travers tout l’album, pas mal Nala. Merci pour ce que tu fais au jazz, merci pour ce que tu fais à la musique et à mon ptit cœur sensible.

A bientôt pour la prochaine vague 🌊

MORCEAU : Space 8

ARTISTE : Nala Sinephro

ALBUM : Space 1.8

Label : Warp Records 🔥

Année : 2021

🌊 morceau disponible sur ma chaîne youtube dans la playlist Jazz Wave


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