Pour une fois on va parler d’un morceau que les moins de 20 ans peuvent connaître étant donné qu’ils étaient déjà nés.
Ce morceau (et tout cet album), je l’ai découvert il y a très peu de temps d’une manière dont j’aimerais découvrir plus souvent de la musique. En effet, “digger” sur les plateformes et dans les recoins les plus obscurs d’internet, ca permet de trouver un nombre incalculable de morceaux et de se rendre compte à quel point on est une bille inculte comparé à l’hallucinante proposition musicale qui existe, et qui s’agrandit chaque jours (là, les moins de 20 ans de Tiktok vont commencer à se dire “mais il a 45 ans en fait le mec”). Donc non je n’ai pas 45 ans, mais comme je suis né avec Internet, moi je peux comparer ce que c’est que de trouver un morceau via Soundcloud ou alors parce qu’on aime bien la pochette du CD 2 titres dans les bacs du centre culturel de Leclerc. Ce frisson de bonheur ou de déception ultime quand on a fait dépenser une fortune à ses parents pour un disque complètement naze qu’on ne réécoutera jamais.
Mais pour le morceau du jour, j’ai retrouvé cette sensation (sauf que maintenant c’est moi qui paye). Je parcourais les bacs d’un disquaire parisien spécialisé dans le jazz et les musiques latines, lorsque je tombe sur la pochette de cet album qui m’attire l’œil et dont je peine à déchiffrer le titre : Dybbuk Tse! (?) de Yoni Mayraz. L’artiste me dit quelque chose, c’est un claviériste qui a collaboré avec El-B et qui vit à Londres, donc forcément, de la bonne came. Je lance le disque à même la platine d’écoute du magasin et là, je mets au pif le track numéro 3 : The Master Wore a White Rob. D’abord une ligne de basse qui groove méchamment, et qui heureusement, se répète tout le long du morceau comme un énorme dub. Ensuite, ok c’est du jazz, ca sautille, on sent les influences du monsieur, c’est presque hip-hop, la basse plus le piano à contre temps fait presque reggae, voir dub même si c’est sûrement uniquement dans ma tête. Et quand tout ce petit monde est bien installé, Yoni nous montre toute sa dextérité au piano. Ce morceau, comme le reste de l’album Dybbuk Tse! (c’est bien ça, qui vient d’ailleurs du dybbouk, une entité du folklore hébreux qui prend possession du corps d’un individu jusqu’à la mort, ambiance) est jazz, mais pas que, il est funk, il est hip-hop, il dub, il vit.
J’avais une chance sur 300 de tomber sur un morceau pareil, comme ça, juste en trouvant que “la pochett el é joli”, et c’est ce qui rend ce fantastique album, et le morceau d’aujourd’hui, encore plus important dans ma playlist.
MORCEAU : The Master Wore a White Robe
ARTISTE : Yoni Mayraz
ALBUM : Dybbuk Tse!
Label : Astigmatic Records
Année : 2023
🌊 morceau disponible sur ma chaîne youtube dans la playlisr Jazz Wave
Senescent Waves 