Quand je vous disais que nous aborderions le jazz en passant par le jazz fusion, c’était en partie en prévision du moment où je vous parlerais du morceau d’aujourd’hui.
Lloyd Miller (aka Koroush Ali Khan quand il est présentateur d’un show en Iran dans les 70’s, oui) avec son Press Keys Quartet propose un album mais surtout un morceau, qui pour moi devient la définition de ce qu’est le jazz fusion. Lloyd pendant une grande partie de sa vie a étudié la musique arabe en devenant même spécialiste du santûr, un instrument sur table de la famille des sitars sur lequel on tape des baguettes à marteau.
Gol-E Gandom commence par un solo de Lloyd au santûr qui nous amène directement dans une cinématique cliché d’un film qui se passe en orient. Le santûr s’emballe, s’emballe ; et enfin à 1min36, la fusion, le santûr laisse place comme dans une rime de cinéma à un piano tout ce qu’il y a de plus occidental, avec des accords et un rythme subitement jazz, puis on entend mieux la batterie qui nous confirme que ca y est la fusion a fonctionné, on est bien installé dans un morceau jazzy +++.
Tout l’album mérite bien sûr le coup d’oreille, mais Gol-E Gandom offre un micro voyage aller-retour est-ouest et une des transitions les plus cools du jazz, qui le rend définitivement fusion.
MORCEAU : Gol-E Gandom
ARTISTE : Lloyd Miller and The Press Keys Quartet
ALBUM : Oriental Jazz
Label : East-West Records (ca ne s’invente pas)
Année : 1968
🌊 morceau disponible sur ma chaîne youtube dans la playlist Jazz Wave
